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4 – Seigneurs et châteaux                                    

Urac du 13e au 20e siècle

Suite à la villa gallo-romaine et la motte féodale, il y a certainement eu différents châteaux à Urac avant le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui qui date du milieu du 19e siècle. Il faudrait attendre des fouilles éventuelles pour en savoir plus.

Par contre plusieurs documents font référence à Urac et ses seigneurs :

–         1200 : Urac verse la dîme au chapitre de Tarbes

–         1249 : les États de Bigorre se sont tenus au château

–         1383 : Domenge d’Urac (voir son histoire ci-après)

        –         1429 : Fortaner de Coarraze

  –         1494 : Pierre de Morgaty, médecin de la cour des rois de Navarre, Jean et Catherine,

obtint des droits de la communauté d’Ibos :

Extrait de la Monographie d’Ibos, de l’instituteur Mars, 1887

–         1512 ou 1520 : sa fille Antonia Morgaty épouse Bernard du Lac, juge-mage (grand juge) à Tarbes ; l’aîné de leurs enfants, Barthélémy, devient seigneur d’Urac.

La légende prétend que la reine Jeanne d’Albret et le roi Henri IV auraient rendu visite à Urac. Sont-ils arrivés par le chemin du Roi ?

Jeanne d’Albret est certainement venue à Tarbes au moins en 1567 (pour soutenir la cause protestante), mais a-t-elle logé au château ?

L’instituteur Cazeaux de Bordères-sur-l’Echez en était convaincu :

Extrait de la Monographie de Bordères-sur-l’Echez, de l’instituteur Cazeaux, 1887

–         1600 : Antoine du Lac, le seigneur, mentionne une église, St Pierre St Paul, non loin du château

–          1612 : le hameau d’Urac faisait partie d’Ibos

   –    1641 : Jean de Pujo (frère d’un conseiller du roi) devient seigneur d’Urac. Il est chanoine de
        la cathédrale de Tarbes, prieur commendataire de St Orens en Lavedan et de Ségalas

–         1675 : Jean de Pujo cède le prieuré de St Orens, le canonicat de la cathédrale de Tarbes et le prieuré de Ségalas

–         1791 : mariage du dernier seigneur d’Urac, Cyprien de la Fitte

–         1830 : reconstruction du château par les descendants de Cyprien de la Fitte

–         1863 : le château est vendu à Germain Dupré, professeur à la faculté de médecine de Montpellier

Archives du château d’Urac

Le château passe ensuite à la famille Bonamy jusqu’aux années 1930.

 
« En face, avant la guerre, il y avait un grand lac, là où il y a le lotissement de Lalette.
C’était comme Venise-plage, les gens y venaient le dimanche, on y faisait de la barque,
il y avait une petite île au milieu. Je me souviens qu’une fois il y avait un jeune qui se
noyait et mon père a sauté pour le sauver. C’était assez profond.»

http://www.patrimoines.grandtarbes.fr

 «  Il n’y avait pas beaucoup de voitures à l’époque, les gens de Tarbes prenaient
les gosses et ils allaient à pied à Urac. »

« Il y avait un portail pour arriver au lac, ça appartenait à M. Bonnamy.
Il organisait des fêtes sur l’île, avec des orchestres qui jouaient. »

Pourquoi le hameau a-t-il disparu ?

On suppose qu’autour du château il y a eu un hameau, dont il n’y a plus de traces.
Déjà au XIIe siècle beaucoup d’habitants des hameaux autour de Tarbes les
ont abandonnés pour s’installer dans le Bourg Neuf de Tarbes.
Il peut y avoir plusieurs explications éventuelles d’un abandon général à ce
moment, ou plus tard :
– Recherche de protection dans un lieu plus sûr (les bourgs étaient entourés de murailles)
– Pertes des terres : devenues stériles, ou perdues lors d’un conflit
– Epidémie (peste, etc)
– Epizootie (maladie affectant tous les animaux)
– Famine…

La vie du hameau pendant les siècles est difficile à imaginer, mais des témoignages
plus récents peuvent nous donner quelques aperçus :
«Mon père braconnait souvent dans l’Echez, et chassait sur les terres du château.
Il fallait bien manger ! Et on allait dans les vignes, on mangeait du raisin.»
« Il y avait 3 lavoirs dans Lalette à Urac, et un autre grand, plus ancien, sur le
chemin de Lalette. Mon père appelait notre lavoir ‘le Palais Bourbon’, tellement
ça discutait. Il fallait réserver sa place. On y allait par tous les temps, même il
fallait balayer la neige. Il y avait quatre places. La meilleure bien sûr était celle
du haut – on ne recevait pas toute la saleté des autres ! Pour enlever les taches
on étendait le linge au soleil – et même à la lune ! J’aimais l’ambiance au lavoir,
moi. » ….. « Pas moi, la machine m’a libérée ! »

On allait aussi à la source de Lalette, cité dans la Monographie d’Ibos par Mars
en 1887, et certainement très ancienne :

« L’eau était très bonne. Il y avait du cresson, et parfois une truite s’y cachait ! »
La fontaine a été suppriméeen 1971, et sa bordure denmoellons antiques remployés
a également disparue.Et si le hameau d’Urac n’était pas près du château ?

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